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Cours de psycho clinique
Cours de psycho clinique
  • Etudiante en psycho, je publie mes cours de psychologie clinique (première année, premier semestre, année 2004, cours de M. Rausky, ULP Strasbourg I) pour les étudiants autant que pour les curieux...
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6 janvier 2005

Sources du savoir clinique et de la psychothérapie

Le concept de guérir grâce aux forces de l'esprit existe depuis les origines de l'Homme.

Dans les sociétés archaïques

 

Ces sociétés ne possédaient pas de villes, pas d'états et ne connaissaient pas l'écriture, donc notre connaissance sur leurs pratiques psychothérapeutiques se limite à des suppositions.

Dans les sociétés archaïques, le sujet qui souffre est pénétré par une force surnaturelle.

- La maladie vient de la transgression d'un tabou (manger de la nourriture interdite, piétiner un lieu sacré,…). La guérison se fait par la confession et la réparation de la faute.
- Les hommes utilisent et sont victimes de maléfices :
            - Le pouvoir du mauvais œil : par le regard, on envoie la maladie, la mort, l'accident à une personne ennemie.
            
 - 
 Le pouvoir de la mauvaise langue : on envoie la maladie en disant du mal ou par la pensée.
             -  
Le toucher malfaisant : on envoie la maladie, la mort, en touchant l'ennemi.

- La souffrance peut être due à la pénétration d'un objet étranger (imaginaire) dans le corps. La maladie vient donc de l'extérieur. La thérapie dans ce cas consiste à l'extraction de l'objet étranger (rites).
- La maladie vient de ce que le sujet à perdu son âme, on la lui a volé. Le Chaman (Sibérie) entre en transe pour retrouver l'âme perdue.
- L'exorciste cherche à expulser une force qui s'est enfermée dans le malade, par des cris et des conjurations.
- La maladie étant considérée comme une souillure, il existe des rites de purification (bains).
- Dans toutes les sociétés, on retrouve la musicothérapie. Ici, des sons visent à faire sortir le démon du corps (en l'attirant ou en l'effrayant).

Cependant, les sociétés archaïques ne voient pas seulement les maladies comme surnaturelles, il n'y a pas toujours un démon à l'origine de la maladie : on sait soigner les blessures, fractures… à l'aide d'une chirurgie élémentaire, de soins naturels. On s'intéresse beaucoup aux plantes et on en extrait des substances dormitives, calmantes, anesthésiantes… et l'on s'en sert aussi pour atteindre des états seconds de transes, de visions, lors de cérémonies mystiques.

Ces quelques informations nous sont parvenues grâce aux dessins, aux gravures dans les grottes. C'est le socle archaïque du savoir clinique.

 

 

Dans les trois civilisations occidentales classiques

  1. Babylone
La démonologie

- Divinités malfaisantes : des forces célestes punissent et se vengent sur l'homme.
- Divinités de justice : punitions ayant pour cause la transgression d'un tabou. Le malade est culpabilisé (concept encore présent de nos jours).

La guérison vient de la confession (catharsis) : le mage lit une liste exhaustive des erreurs possibles et le malade dit ce qu'il a fait. En plus de l'aveu, le sujet doit calmer la colère des dieux dans le but de guérir (prières, pèlerinage, sacrifices au dieu concerné…). Ensuite, on considère que le malade a payé pour sa faute et on attend la guérison en retour.

 

L'astrologie

Les Babyloniens sont convaincus que la position des astres influe sur leur santé.

 

 

Bilan positif : on pousse le sujet à parler de sa maladie, de ses émotions pour guérir (catharsis).

Bilan négatif : culpabilisation du sujet, il mérite sa maladie car la souffrance n'est jamais gratuite. Ce bilan négatif se ressent jusqu'à de nos jours.

 

  1. L'Egypte

C'est en Egypte que naît la première médecine laïque, profane. L'embaumement des corps, pour les préparer à la vie d'outre-tombe, permet une connaissance très approfondie du corps humain : on prélève des organes et on les étudie dans leur forme et leurs fonctions. C'est le début de l'anatomie.

La médecine égyptienne est à l'opposé de la médecine babylonienne : elle est naturaliste (chaque maladie a une cause naturelle).

On a retrouvé des papyrus décrivant des maladies. Par exemple, l'hystérie est considérée comme une maladie typiquement féminine. La maladie n'est ni une punition des dieux, ni la résultante de la pénétration d'un objet surnaturel. Elle vient de ce que l'utérus, organe migrateur, veut remonter et exerce des pressions sur les autres organes du ventre, donc des douleurs insupportables. En Egypte, on guérit l'hystérie par la fumigation : on fait respirer une décoction à base de plantes à la femme hystérique, et l'odeur fétide fait redescendre l'utérus, apeuré. Cette technique a obtenu de très bons résultats, ce qui a renforcé la théorie utérine de l'hystérie.

 

 

Bilan positif : toute maladie est due à un dérèglement de l'organisme : c'est le début du naturalisme médical. Pas de culpabilisation du patient.

Bilan négatif : pas de traitement de l'esprit, de l'âme.

 

  1. Les Hébreux

Musicothérapie : thérapie qui réussit selon les cas, mais présente et importante, visant à égayer les esprits mélancoliques ou à calmer les agressivités.

Oniromancie : interprétation des rêves en fonction des symboles et de la personnalité du sujet (origines de l'interprétation moderne).

Psychothérapie morale et philosophique : elle consiste à éduquer le sujet à échapper à la folie morale et à mener une vie de sagesse, prudence et modération. C'est une psychothérapie DIRECTIVE : le malade se laisse guider par le maître qu'il a choisi. C'est une stratégie à l'opposé des démarches contemporaines (psychanalyse). Le maître apprend au disciple à éviter les excès (dépenses/avarice, gloutonnerie/jeûne, ivresse…) et à trouver un juste milieu.

Le sujet parle de ses souffrances au maître, qui interprète et donne des directives pour retrouver la « bonne » voie. Il exerce une autorité morale : on ne guérit pas tout seul. Pas de neutralité éthique venant du thérapeute.

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